samedi, 18 juin 2011 Nu-turn (Bluesiac – Socadisc – 2011) Durée 40’11 – 15 Titres
http://www.myspace.com/erickter
Il
affiche de vrais airs de songwriter, un peu à la manière de Bob Dylan
pourrait on dire, et tout comme le protest singer du Minnesota il se
montre capable de varier les plaisirs en allant lorgner aussi bien du
côté du folk que du blues voire même de la chanson ou du rock, en
passant de l’électrique à l’acoustique et en emmenant tout simplement
dans le sillage de son instrument et de sa voix, au demeurant très
caractéristique, rien de plus que les percussions de Nadir Babouri ou
encore les violons et trompettes de Nils Mechin qui lui prêtent
compagnie de manière très épisodique. Après nombre d’expériences
musicales enrichissantes acquises sur deux continents et fort un passé
chargé de collaborations prestigieuses, Eric Ter qui avait tenté sa «
Chance » en partie dans la langue de Brassens en 2008 revient à ses
premières amours avec celle des Rolling Stones en 2011 pour une rondelle
qui, si elle ne se présente pas comme un virage à angle droit, ne
l’engage pas moins dans ce qu’il taxe lui-même de « Nu-Turn ».
C’est une création variée, mouvante et pourtant très équilibrée, que
nous présente Eric Ter avec une quinzaine de morceaux sortis de son
esprit à l’exception du « Come Back, Baby » qu’il emprunte à Ray Charles
pour essayer de l’emmener un peu plus loin … De voyages il est question
avec la musique de ce hobo qui nous emmène des plaines sableuses du Sud
jusqu’aux villes brumeuses du Nord mais qui sait aussi passer par les
chemins de traverse d’une musique noire américaine qui se teinte si bien
de son chant chaud et coloré. Séduisant en arpèges, Eric sait également
et avec une réelle ingéniosité nous offrir des riffs délicats qui se
teintent parfois d’accents gaéliques, parfois de sonorités world au sens
le plus large du terme puisque l’on y entrevoit autant les relents de
l’Europe que ceux de l’Afrique et bien évidemment de l’Amérique. En
parvenant à remplir totalement ou presque son « Nu-Turn » de ses seules
guitares, le musicien laisse exploser son génie artistique au travers de
pièces convaincantes comme « Dizzy Train », « Stormy Fuss » ou encore «
Johnny Would », des morceaux dans lesquels on sent l’amour fusionnel
entre un artiste et ses instruments, cette sorte de relation intime et
forte qui les pousse l’un et l’autre à donner le meilleur d’eux-mêmes
pour le plus grand plaisir de ceux qui les rencontrent et les écoutent.
Reste maintenant à trouver les bons outils de distribution et de
promotion pour que le plus grand nombre puisse vraiment profiter d’une
telle œuvre !
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